« Dès que je suis passé aux effets secondaires des vaccins, j'ai été marginalisé »
Jean-Marc Sabatier dit avoir trouvé la cause des maladies du covid, identique à celle des effets indésirables de ses vaccins. Grande découverte ou désinformation ? Plutôt matière à débat.
Le cas de Jean-Marc Sabatier est symptomatique d’un manque de débat scientifique. Directeur de recherche au CNRS, ce microbiologiste a émis dès le printemps 2020 une hypothèse explicative de l’étonnante pathogenèse du covid. Quatre ans après sa publication, elle n’est toujours pas discutée, bien qu’elle décrive comment un virus respiratoire a pu générer de nombreuses pathologies : des problèmes cardiaques et neurologiques, mais aussi oculaires, auditifs, rénaux, cutanés, ainsi que des diabètes, des maladies auto-immunes ou des atteintes aux gonades pouvant engendrer des troubles des cycles menstruels. Autant de maux que l’on a découvert associés au covid au fil des mois et des années de la pandémie, comme Sabatier l’avait prévu.
Il a d’abord noté que SARS-CoV-2 se fixait, par l’intermédiaire de sa protéine spike, sur un récepteur cellulaire appelé ECA2. Or ECA2 constitue l’un des maillons du Système Rénine Angiotensine (SRA), un système hormonal essentiel à notre organisme, principalement connu pour son action régulatrice de la pression artérielle. Sabatier s’est dit qu’en occupant ECA2, le virus du covid pourrait l’empêcher de jouer correctement son rôle de régulateur de l’angiotensine 2, un peptide (courte chaîne d’acides aminés) qui arriverait ainsi trop massivement sur le récepteur suivant du SRA. Ce qui risquait de susciter des réactions en chaîne de nature à impacter tous les organes où sont présents ces récepteurs, et donc de provoquer de multiples maladies.
Dans sa publication co-signée avec des virologues chinois de l’Université de Wuhan avec lesquels il avait l’habitude de collaborer, Sabatier relevait déjà que « TOUS les effets délétères associés à l’infection par le SARS-CoV-2 » alors identifiés (difficultés respiratoires, maux de tête, problèmes cardiaques, pertes de goût et d’odorat, thrombose, diarrhée...) dépendaient d’un SRA défectueux. Il pronostiqua donc la venue de quantité d’autres troubles en livrant une liste détaillée de pathologies toutes liées à un dérèglement du SRA. Dans l’indifférence générale.
Une référence scientifique dans la mouvance dite complotiste
Le microbiologiste a depuis publié des dizaines d’articles sur le SRA et le covid étayant son hypothèse, mais il s’est fait remarquer suite à ses prises de position sur les vaccins anti covid. Des vaccins qui utilisent ou permettent de produire la protéine spike de SARS-CoV-2 pour susciter une réaction immunitaire face au virus. Alors au printemps 2021, en voyant que des signalements d’événements indésirables survenus après la vaccination renvoyaient à des pathologies également associées au covid, Sabatier en déduit que la spike vaccinale peut comme celle du coronavirus dérégler le SRA. Ce que soutiendra d’ailleurs une équipe de chercheurs grecs dans une publication de juillet 2022 qui considère que l’apparition de thromboses, de myocardites, de paralysies, de zonas ou de syndromes de Guillain-Barré, une maladie auto-immune, pourrait résulter de la fixation de cette spike vaccinale sur ECA2, et donc de son impact sur le SRA.
En alertant ainsi sur le risque d’effets secondaires des vaccins covid, Sabatier a commencé à être interrogé par des médias alternatifs au mainstream tels que France Soir. Le microbiologiste est alors progressivement entré dans la mouvance dite complotiste et antivax dont il est devenu une référence scientifique. Il vient d’ailleurs de publier un livre avec une ancienne journaliste de France Soir, Covid long et effets indésirables du vaccin, qui décline une vision très critique de la gestion de la crise sanitaire. Affichant l’objectif de rendre accessible les mécanismes biologiques de SARS-CoV-2 et du covid, ce pavé de près de 500 pages relève davantage du fourre-tout à charge. Le catalogue d’un fiasco pandémique qui accumule les prises de positions controversées, avec une tendance à les présenter comme avérées et sans manquer de ressasser des accusations sur les effets secondaires des vaccins covid ou la mise à l’écart de traitements. En somme un discours assez convenu dans une information alternative où l’interprétation partiale et excessive est d’usage courant.
Un chercheur révélateur de la crise du covid
Bien qu’y soient décrits le fonctionnement du SRA et l’influence de ses défaillances, et présentés différents types de molécules qui pourraient favoriser le rétablissement de sa bonne marche, ce livre a surtout selon moi le défaut de ne pas se focaliser sur les travaux de Jean-Marc Sabatier. Y compris au niveau du covid long pour lequel le microbiologiste a élaboré, en répondant à la demande de médecins, un protocole de soin visant à agir sur la régulation du SRA, avec en premier lieu de la vitamine D. Ce protocole résulte directement de ce que Sabatier pense avoir trouvé sur l’implication de ce système méconnu dans les pathologies associées au Covid, mais il se garde de le détailler dans son ouvrage.
Si j’ai tenu à m’entretenir avec ce chercheur, ce n’est pas pour parler de son livre mais de son travail scientifique et de la façon dont il est perçu. Soutenant une hypothèse novatrice qui mériterait d’être discutée et expérimentée, l’homme me semble révélateur d’une crise du covid où la controverse a été assimilée à de la désinformation. Avec comme conséquence une absence de débat scientifique et médical ainsi qu’une radicalisation, dans laquelle on se conforme à un positionnement. Sabatier est ainsi loué dans le camp de l’info alternative comme l’auteur d’une grande découverte, bien qu’elle ne soit pas prouvée, tandis qu’on le dénonce comme un dangereux désinformateur de l’autre côté en se posant en gardien de la bonne science sans en appliquer un principe de base. Se référer à ce qui permet de déterminer la valeur d’un scientifique : ses publications.
L’an dernier, le microbiologiste a publié un article qui accroît l’ampleur de ce qu’il aurait découvert, puisqu’il voit désormais dans le dérèglement du SRA la cause de quasiment toutes les maladies, ne se limitant plus au covid. Cela mériterait d’être confronté au regard critique d’un spécialiste de ce système hormonal, peut-être dans un futur épisode de Raison sensible, si je trouve un candidat au débat. En attendant, notre entretien avec Jean-Marc Sabatier éclaire la démarche et le cheminement d’un directeur de recherche que la pandémie a marginalisé, et révélé.
Jean-Marc Sabatier, comment en êtes-vous arrivé à considérer, au printemps 2020, que le SRA était au coeur de la pathogenèse du covid ? Etiez-vous un spécialiste de ce système ?
Non, je n’en avais jamais entendu parler. Mais nous connaissions alors la cible du virus du covid, le récepteur ECA2, enzyme de conversion de l’angiotensine 2. Quand on a été confiné, j’ai cherché à avoir une vue d’ensemble pour savoir à quoi il était relié. En deux heures, j’étais convaincu que les pathologies covid étaient dues à un dysfonctionnement du système rénine angiotensine. Car avec ou sans virus, on les retrouvait quand survenait un dérèglement du SRA.
Comment parvenir aussi vite à cette conclusion ?
En comprenant qu’ECA2 faisait partie de ce vaste système. Des études montraient que ce récepteur n’en était qu’un pion, là pour dégrader l’angiotensine 2. Mais quand ce dernier se retrouve en excès, il suractive le récepteur suivant, AT1R, qui s’avère très délétère en provoquant notamment des inflammations associées à ces orages cytokiniques qui caractérisent les formes sévères de covid. J’ai aussi vu qu’un tel dérèglement du SRA provoquait des thromboses ou pouvait être responsable d’un syndrome de détresse respiratoire aigüe, ce que l’on observait également avec le covid. J’ai ensuite cherché ce qui ne rentrerait pas dans mon hypothèse, mais toutes les pathologies associées au covid concordaient avec un dysfonctionnement du SRA.
Vous avez alors soumis votre idée aux Chinois de Wuhan ?
J’en ai d’abord parlé à plusieurs chercheurs français et me suis rendu compte qu’ils ne connaissaient pas le SRA. Ils n’imaginaient pas qu’autre chose que le virus soit directement impliqué dans la pathogenèse et ne prenaient pas au sérieux mon hypothèse. J’ai alors contacté les Chinois qui l’ont, eux, trouvé géniale.
C’est donc avec eux, et votre sœur médecin, que vous avez co-signé votre premier article sur le sujet.
Oui, je l’ai écrit très vite et il est paru en avril.
Je voulais être le premier à publier car je pensais que d’autres allaient découvrir ce rôle central du SRA
Vous l’avez publié dans un journal, Infectious Disorders – Drug Targets, dont vous êtes éditeur en chef. Pourquoi ?
Je voulais publier rapidement pour être le premier à décrire comment fonctionnait le covid. Et je savais que si je le soumettais à une autre revue, cela ne passerait probablement pas.
Pourquoi ?
C’était très novateur et on allait m’opposer que ce que j’avançais n’était pas prouvé.
C’est plus facile à faire accepter dans un journal ami ?
Oui, même si cela a tout de même pris un certain temps. Le papier a été expertisé par des reviewers que je ne connaissais pas, mais en tant qu’éditeur en chef, j’étais bien considéré. Et peu importait finalement la revue, je voulais surtout être le premier à publier car je pensais que d’autres allaient découvrir ce rôle central du SRA.
A cette époque, la place d’ECA2 dans le SRA avait d’ailleurs été identifiée et des recherches se menaient…
On redoutait que des médicaments antagonistes d’AT1R utilisés pour traiter l’hypertension ne posent problème et qu’il faille les arrêter pour éviter des formes graves de covid. L’inverse de ce que je pensais, mais c’est paru dans les plus grandes revues comme le NEJM. Les résultats de ces études montraient toutefois que la crainte d’une infection aggravée par ces médicaments n’était pas justifiée.
Vous n’avez pas cherché à contacter les chercheurs qui envisageaient tout de même un lien entre covid et SRA ?
Non, et ma publication est restée lettre morte.
Vous avez écrit à l’OMS et votre sœur au président de la République pour les informer.
Mais nous n’avons reçu que des réponses types ne montrant aucun intérêt.
Avez-vous prévenu le CNRS que vous pensiez avoir trouvé quelque chose d'important ? D’autant que face à ce dérèglement du SRA, vous apportiez une solution pratique thérapeutique avec la vitamine D.
Mon chef d’équipe était au courant. Il m’encourageait et a co-signé plusieurs de mes articles sur le covid et le SRA. Mais je n’en ai parlé qu’à lui et ce n’est pas allé plus loin. Le CNRS étant une institution lourde assez peu réactive, je me suis principalement attaché à publier. Et même si ma découverte est passée complètement inaperçue, j’ai ensuite fait paraître dans la revue Molecules au moins deux articles qui me semblent particulièrement importants : l’un décrit le rôle clé du SRA pour le covid, l’autre celui du récepteur AT1R que je présente comme la porte menant à toutes les maladies liées à ce covid.
Il n’y a eu aucune réaction avant que je ne dise que les vaccins pouvaient également dérégler le SRA
Vous avez publié plusieurs dizaines d’articles scientifiques sur le covid et le SRA dans les deux ans qui ont suivi. Le CNRS n’a toujours pas réagi ?
Non.
On n’évalue pas votre travail ?
Pas vraiment. Chaque année, on soumet la liste de ses publications, puis reçoit un avis favorable, assez neutre. Il n’y a en fait eu aucune réaction à mes articles jusqu’à ce que je commence à dire que les vaccins pouvaient également dérégler le SRA et avoir des effets indésirables. C’est la période où j’ai le plus publié de ma vie, mais j’ai alors eu la surprise de voir mon dossier jugé insuffisant pour la première fois de ma carrière. Tant que je parlais de vitamine D, cela ne posait pas de problème. J’ai même été mis en avant sur le site de mon labo avec la mise en ligne d’un passage sur France 3 où j’expliquais l’importance de cette vitamine face au Covid. Mais dès que je suis passé aux effets secondaires des vaccins, je me suis retrouvé marginalisé scientifiquement.
Votre hypothèse devient alors polémique car si la protéine spike vaccinale dérègle elle aussi le SRA en se liant à ECA2, elle peut provoquer le même type de problème que le virus. Dire cela a d’ailleurs attiré l’attention de médias comme France Soir.
J’ai d’abord refusé leurs propositions d’interview, comme l’invitation du Conseil scientifique indépendant. Je ne voulais pas être associé à des médias jugés complotistes. Mais j’ai fini par accepter en considérant que je restais scientifique en présentant mes travaux.
Dans ces médias ou sur les réseaux sociaux, vous êtes devenu partie prenante d’une information alternative où l’on valide votre parole sans lui apporter de contradiction. Cette médiatisation n’a pas provoqué de débat, tout juste suscité une dénonciation sur Twitter d’Alexander Samuel, docteur en biologie moléculaire devenu pendant la pandémie une figure de la lutte contre la désinformation. Sans se référer à vos publications, il vous a qualifié de charlatan parce que vous recommandiez l’utilisation de la vitamine D. Et après que vous ayez été interviewé sur la chaine de Karl Zéro, il s’est livré à un « debunk » visant à démonter votre propos. En commençant par soutenir que selon vous le SRA serait « totalement foutu en l’air » par le virus du covid ou le vaccin.
Je n’ai jamais dit ça. Seulement que le SRA pouvait être déréglé en raison d’une suractivation.
Dans quelle situation ?
Si l’on est obèse ou hyper tendu, si l’on a un diabète, un cancer ou une maladie auto-immune, on a déjà une suractivation du SRA. Un problème qui peut s’aggraver avec le virus ou une injection vaccinale. Mais il faut aussi comprendre que l’on a tous un SRA différent. Il y a un grand polymorphisme, notamment génétique au niveau de chaque récepteur et des allèles de gènes qui confèrent certaines prédispositions, par exemple pour des troubles cardio-vasculaires ou neurologiques. Dans un des mes articles, j’effectue une analyse génétique en localisant les gènes de susceptibilité à faire des covid sévères, bien identifiés sur des chromosomes particuliers. L’important à retenir est que les gens se distinguent par leur SRA spécifique, un système qui évolue au cours du temps.
Le SRA est présent sur tous les organes mais les poumons sont les premiers atteints par le virus respiratoire
En fonction de l’état de son SRA au moment où l’on est infecté par le virus, on va donc réagir de façon plus ou moins grave ?
Oui, et cela explique que les enfants soient beaucoup moins susceptibles de faire des formes graves de covid car leur SRA est très favorable, avec une prédominance du récepteur AT2R qui peut compenser la suractivité d’AT1R. A l’âge adulte, c’est nettement plus imprévisible suivant les caractéristiques propres de chacun. Bref, si Alexander Samuel avait lu mes publications, il l’aurait appris et éviterait peut-être de me faire dire ce que je ne dis pas.
Il dit aussi que, contrairement à ce que vous prétendez, le virus ne passe pas principalement par le SRA mais tue en passant plutôt par les poumons.
Cela montre qu’il n’a rien compris. Les cellules pulmonaires ont toutes un SRA, vu que ce dernier est présent sur tous les organes et tous les tissus. Les poumons sont seulement les premiers atteints par le virus respiratoire.
Samuel soutient encore qu’il n’y aurait pas de protéine spike vaccinal dans le sang car elle irait principalement dans le muscle avant d’être éliminée.
Il a beaucoup été affirmé que l’ARN vaccinal et la spike qu’il produit restaient dans la zone du muscle deltoïde où est effectuée l’injection. Mais toutes ses fibres musculaires sont irriguées par des capillaires sanguins. Et à partir du moment où des cellules produisant la protéine spike sont ainsi reliées au système vasculaire, cela signifie qu’elle va circuler partout dans le corps. On peut dire que cette circulation est limitée, mais cela dépend du moment où l’on fait les mesures. Si c’est juste après l’injection, bien sûr que l’immense majorité de la spike sera à proximité du muscle deltoïde. Mais avec le temps cela peut se répartir un peu partout dans le corps. C’est une évidence.
Mais Samuel souligne que si une modification apportée à la spike vaccinale ne l’empêche pas se lier à ECA2, elle ne permet pas l’activation qui fait que le virus rentre dans la cellule.
Peu importe l’activation, puisque dès lors qu’elle se fixe sur ECA2, la spike vaccinale occupe le site et gêne la fixation de l’angiotensine 2, donc sa dégradation. L’angiotensine 2 se retrouve ainsi en excès, ce qui va suractiver le récepteur AT1R.
Selon le debunker, il n’y a pas avec le vaccin de quoi saturer les récepteurs, la spike ne s’exprimant que temporairement. Des effets secondaires ne pourraient donc se produire qu’au moment de la vaccination, ce qu’aurait repéré la pharmacovigilance, or Samuel ajoute qu’il n’y a eu aucun signal. Mais une centaine de signaux d’alerte ont en fait été émis par le réseau de la pharmacovigilance française pour les différents vaccins covid. Notamment sur l’hypertension artérielle.
Un symptôme qui montre plus que tout autre l’implication du SRA. Samuel est hors de la réalité, comme lorsqu’il prétend qu’il est faux de dire que les vaccins covid n’empêchent pas la transmission et l’infection, ce qui est aujourd’hui acquis et largement admis.
Le CNRS pourrait vouloir me sanctionner, mais les données sorties depuis 2020 confirment tout ce que j’avance
N’est en revanche pas du tout acquise l’efficacité des nombreuses molécules que vous avez chez Karl Zéro recommandé pour faire face au covid, car on n’en dispose pas de preuves. Samuel parle au contraire de fraude avec les vitamines D, K2 et C, ainsi qu’avec le zinc.
L’importance de chacun de ces produits s’explique facilement. En tant qu’inhibiteur de l’enzyme qu’est la rénine, la vitamine D agit directement sur le SRA en freinant sa suractivation, entre autre. La vitamine K2 est pour sa part utile car avec une forte quantité de vitamine D dans le sang, un effet indésirable peut être un dépôt de calcium sur des tissus. Or la K2 gère la répartition du calcium et empêche ces dépôts, s’opposant à ce potentiel effet néfaste. Ensuite, en cas de suractivation du SRA, le récepteur AT1R active une autre enzyme, la Nox, qui génère des particules réactives de l’oxygène très délétères pour les cellules. Comme d’autres anti-oxydants, la vitamine C peut les neutraliser. Quant au zinc, je suggère d’en donner entre dix et quarante milligrammes par jour pour un bon fonctionnement des voies de signalisation cellulaires, notamment celles activées par la vitamine D qui ont besoin de facteurs de transcription fonctionnels dont beaucoup ont eux-mêmes besoin de zinc. Il est donc important pour optimiser l’effet de la vitamine D.
Ce que vous dites paraît fondé biologiquement, mais ne s’appuie pas sur des études prouvant une utilité pour traiter le covid.
Des médecins qui utilisent ces molécules la voient clairement. Alors c’est sûr qu’il n’y a pas eu d’essai clinique en double aveugle, mais c’est du bon sens biologique quand on sait comment fonctionne ce SRA. Il faut aussi savoir que ces produits ne sont pas toxiques si on les utilise aux bonnes doses.
Pas de quoi convaincre Alexander Samuel qui trouve scandaleux que le CNRS ne vous ai pas encore sanctionné pour désinformation massive…
Le CNRS pourrait vouloir me sanctionner car mes propos ne suivent pas la doxa, mais j’ai publié une cinquantaine d’articles sur le covid et le SRA. Avec maintenant quatre ans de recul, ils auraient du mal à en trouver un où j’ai dit des bêtises. Les données sorties depuis 2020 confirment tout ce que j’avance. Je suis par ailleurs légitime pour m’exprimer sur ce type de sujet car rentré au CNRS en 1989 sur une thématique de vaccin contre le virus du VIH. Et la spike est dans mon domaine de recherche, vu que j’ai beaucoup travaillé sur l’ingénierie des protéines et leurs modifications chimiques. Je suis en outre éditeur en chef de plusieurs revues, dont Coronaviruses, et affecté à un institut de neurophysiopathologie, ce qui inclut certaines des pathologies du covid.
Reste que vous recommandez des traitements non validés.
Non, pas des traitements mais des compléments alimentaires ou des électrolytes, tous en vente libre. J’ai bien fait attention de ne pas faire le médecin.
On vous présente toutefois en docteur qui vient recommander son traitement et vous êtes loué dans des médias alternatifs où l’on ne met jamais en doute la pertinence et l’exactitude de ce que vous avancez, avec plutôt une tendance à en rajouter. Par exemple quand le site Covid Hub (devenu Essentiel news) vous présente comme un ponte du CNRS qui prétend que les vaccins anti covid représentent une menace pour la survie de l’humanité.
Il y a toujours des gens qui exagèrent…
J’accepte les invitations, avec pour principe d’apporter toujours le même contenu scientifique. Je ne dirais rien de différent dans France Soir ou dans Le Monde
Quand vous donnez une conférence dans un congrès sur la santé intégrative, on vous y présente comme un expert mondial qui fait partie de la rédaction des meilleures revues scientifiques. Or vous n’êtes pas un expert reconnu mondialement, ni dans les comités éditoriaux de Nature ou des plus grandes revues médicales. D’un côté on ignore vos travaux ou on vous traite de désinformateur anti vax, de l’autre on vous glorifie en gonflant votre CV.
C’est vrai, mais je suis tout de même dans le comité d’expert du Journal of Advance Research, une revue de haut niveau avec un Impact Factor de 11,4.
Vous êtes aussi éditeur en chef de revues des groupes Bentham Science et MDPI qui sont plus sulfureux car présentés comme des éditeurs de revues prédatrices.
Leurs concurrents bien installés les présentent comme tel car ils sont en train de leur prendre des parts de marché…
Des éditeurs ont démissionné de MDPI en dénonçant une pression poussant à accepter la publication d’articles sans être regardant sur leur contenu, et plusieurs affaires ont montré que des papiers de mauvaise qualité, voire absurdes, avaient pu être publiés dans des revues dites prédatrices…
Cela arrive aussi dans le Lancet, présenté comme le top du top. La question n’est pas si simple et dépend en fait de la qualité propre de chaque revue, très variable chez un même éditeur. Par exemple, Molecules ou Antibiotics, que certains veulent faire passer pour des revues prédatrices car éditées par MDPI, sont en fait très strictes. Publier chez eux n’est pas facile.
Dans le milieu alternatif où vous gravitez désormais, vous pouvez aussi côtoyer des chercheurs d’une qualité douteuse, comme Anne-Marie Yim. Interviewée à vos côtés par la Suisse Chloé Frammery dans une émission où elle prétendait travailler avec vous, elle y soutenait que les vaccins covid seraient « faits pour tuer » et contiendraient du « venin de cobra », entres autres énormités. N’est-ce pas problématique de travailler avec ce genre de scientifique ?
Elle m’a contacté et je l’ai trouvé très sympathique, mais je ne travaille pas vraiment avec elle. Quant aux médias, j’accepte maintenant les invitations, avec pour principe d’apporter toujours le même contenu scientifique. Je ne dirais rien de différent dans France Soir ou dans Le Monde.
Mais là, cette femme dit qu’elle travaille avec vous et laisse entendre que les vaccins anti covid ont été faits avec du venin de cobra pour tuer. Cela ne vous gène pas ?
Je ne suis pas d’accord sur le venin de cobra, même si je vois les homologies de structures auxquelles elle fait allusion. Mais ce qu’elle dit n’engage qu’elle et je n’avais aucune idée de ce qu’elle allait raconter quand j’ai participé à cette émission.
Cela témoigne d’une radicalisation dans laquelle vous évoluez désormais. L’auteur de la préface de votre livre, le professeur Christian Perronne, incarne d’ailleurs bien cette radicalisation du propos que l’on a connue pendant la crise du covid.
C’est vrai.
Vous le prenez tout de même comme préfacier.
Estelle Fougère, ma co-autrice, l’a proposé et j’ai trouvé que c’était une bonne idée.
L’important, selon moi, c’est de prévenir des dangers que présente l’usage à répétition de ces vaccins
Perronne déplore dans sa préface que la rigueur scientifique ait été « jetée aux orties » pendant la pandémie. Mais lui-même n’est pas rigoureux en affirmant que la vaccination a été « totalement inefficace et responsable d’une augmentation très importante de la mortalité », notamment par des « turbo cancers », ce qui n’est clairement pas établi scientifiquement. Il laisse aussi entendre que des traitements comme l’hydroxychloroquine auraient permis d’éviter les covid longs, ce qui n’est pas davantage avéré.
Dire cela n’est effectivement pas très rigoureux... Mais on trouve des excès dans un camp ou dans l’autre.
La rigueur n’est peut-être nulle part, mais vous êtes désormais bien identifié à ce camp alternatif où l’on peut dire à peu près n’importe quoi sans être contredit.
De l’autre côté, tu ne peux pas y aller. A partir du moment où tu commences à dire qu’il y a un problème avec les vaccins, tu es exclu et ne peux pas intervenir dans Le Figaro ou Le Monde, ni passer sur BFM TV. J’ai aussi beaucoup subi la censure sur les réseaux sociaux où je constate encore qu’elle se pratique quotidiennement sur la question des effets secondaires de la vaccination.
Vous êtes obligé de choisir ce camp de l’information alternative car c’est ça ou rien ?
Exactement.
Le travail d’un scientifique est-il d’aller dans les médias ? Et faut-il forcément répondre à France Soir si France Télévision ne vous invite pas ?
Je ne suis jamais allé chercher personne, on m’a toujours invité. Et l’important, selon moi, c’est de prévenir des dangers que présente l’usage à répétition de ces vaccins. Quand je vois que des centaines de vaccins à ARN messager sont prévus à l’horizon 2030 en médecine humaine et vétérinaire pour remplacer les vaccins actuels, je me sens obligé d’alerter.
Mais vous aussi êtes dans une forme de radicalisation, notamment quand vous dites chez Karl Zéro que ces vaccins pourraient s’inscrire dans un projet de dépopulation. Un propos complotiste suggérant qu’ils ont été mis sur le marché pour tuer les gens, ce qui vous fait clairement sortir de la prudence et de la rigueur scientifique…
En scientifique, je vois qu’on a permis d’injecter de façon massive un produit qui aurait normalement dû subir des tests imposés aux thérapies géniques qu’il a pu éviter en étant classé comme vaccin. Or ce produit s’avère très délétère, ne serait-ce que par le nombre d’effets secondaires obtenus. On a battu tous les records.
Quand je vois qu’on voudrait remplacer des vaccins très sûrs par des nouveaux à ARN messager dont on a vu la dangerosité avec le covid, je demande pourquoi
Des records de déclaration d’événements indésirables à la pharmacovigilance dans le contexte exceptionnel de la crise du covid, ce qui ne signifie pas que ces événements soient dus aux vaccins…
Il y a manifestement un très grand nombre d’effets secondaires, et malgré cela on continue de recommander des rappels aux personnes âgées de plus de 80 ans avec un délai de seulement trois mois entre deux injections. Par ailleurs, tout ce qui va à l’encontre des injections vaccinales est largement censuré et leurs effets secondaires sont cachés ou minimisés, aussi bien dans la presse que du côté des autorités où l’on ne fait que répéter que le vaccin est sûr et efficace. On a ainsi poussé à la vaccination des enfants, à celle des femmes enceintes qui n’étaient pourtant pas présentes dans les essais cliniques…
Tout cela attesterait d’un projet de dépopulation avec un vaccin fait pour tuer ?
Je me pose sérieusement la question car il n’y a plus aucune justification sanitaire à cette politique. Et quand je vois aujourd’hui qu’on voudrait remplacer des vaccins très sûrs, ayant 40 ans de recul, par des nouveaux vaccins à ARN messager dont on a vu la dangerosité avec le covid, je demande pourquoi.
Vous spéculez d’une façon typiquement complotiste… Mais nous sortons du champ scientifique dans lequel je voudrais revenir avec ce qui serait une découverte importante : la pathogenèse du covid liée au SRA. J’en ai parlé à des experts qui y voyaient une piste intéressante, mais restant à prouver. D’abord par des expériences sur des animaux qui permettraient de voir si votre hypothèse se confirme. Or vous ne faites pas d’expériences, publiant plutôt des revues de littérature.
Je poste régulièrement sur Twitter des articles qui montrent que l’on teste des inhibiteurs du SRA pour une protection contre le Covid, avec des résultats positifs.
Personne ne me suit sur cette histoire et je suis marginalisé. Si je demande un financement, on ne me l’accordera pas
Ce sont des articles qui peuvent étayer votre théorie, pas la démontrer comme le ferait une expérience réalisée dans ce but où l’on déréglerait le SRA d’animaux pour voir quelles maladies peuvent alors se déclencher. Pourquoi ne le faites-vous pas depuis quatre ans ?
Je n’en ai pas les moyens. Personne ne me suit sur cette histoire et je suis marginalisé dans mon activité professionnelle. Si je demande un financement, on ne me l’accordera pas.
Les Chinois ne seraient pas intéressés ?
Je leur ai proposé, mais on ne pénètre pas là-bas. Ils font leurs expériences de leur côté.
Votre théorie n’étant donc pas expérimentalement confirmée, n’est-il pas prématuré d’en parler comme d’une découverte majeure ?
Non, car il y a des données, des articles qui montrent que les malades covid ont un dérèglement du SRA qui se manifeste par un grand pic d’angiotensine 2. Ce qui a été prouvé expérimentalement.
Une augmentation de l’angiotensine 2 ne veut pas dire que cela crée toutes les maladies dont vous parlez.
Avant le covid, de nombreuses études ont démontré qu’en bloquant le SRA, on provoque un syndrome de détresse respiratoire, des thromboses ou des tas de choses montrant qu’une suractivation du récepteur AT1R engendre des troubles. Avec aussi des diabètes, des maladies auto-immunes, des cancers, des fibroses et hypertrophies des organes… Je ne l’ai pas inventé, tout cela est décrit. C’est ce qui m’a permis d’anticiper les pathologies liées au covid. Je comprends que vous souhaiteriez disposer de données en double aveugle montrant que le système rénine angiotensine développe ces maladies après avoir été déréglé par le virus du covid. Mais il faudrait pour ça que soit affecté les moyens colossaux nécessaires au lancement d’essais cliniques.
Des expériences sur des animaux testant votre modèle théorique seraient beaucoup moins coûteuses que des essais cliniques.
Je n’ai pas non plus les fonds pour le faire. Mais les pathologies que j’ai décrites et annoncées en 2020 se sont bien révélées liées au covid, alors qu’on ne les retrouve pas avec d’autres virus.
C’est ce qui rend votre théorie et vos articles intéressants, car vous semblez avoir vu juste dès le printemps 2020 sur des troubles que l’on n’attendait pas.
C’est pourquoi je voulais publier rapidement car je me doutais que les liens avec ces pathologies seraient bientôt publiés, comme cela a été le cas.
On constate effectivement la présence de ces pathologies, mais généralement sans faire le lien avec un dérèglement du SRA provoqué par SARS-CoV-2.
Ce que je fais pour ma part dans mes publications ou dans mon livre. J’essaie de transmettre ce que j’ai vu en prévoyant la survenue de pathologies qui ne vont habituellement pas ensemble : des atteintes neurologiques, des atteintes aux métabolismes des lipides mais aussi de ceux du glucose, des yeux, des oreilles... Aucun microbe décrit aujourd’hui ne fait ça. Alors si les gens ne croient pas que c’est dû au SRA, qu’ils prouvent le contraire. Je note de mon côté les retours particulièrement enthousiastes de médecins qui utilisent mes suggestions de protocole sur des malades du covid long avec d’excellents résultats, et aujourd’hui deux ans de recul.
Il faudrait maintenant un paquet d’expériences, car je commence à avoir annoncé beaucoup de choses…
Ce protocole de soin n’est pas présenté dans votre livre où vous abordez en revanche un grand nombre de sujets n’ayant rien à voir avec vos travaux. Pourquoi ne pas vous être concentré sur ce que vous pouvez apporter en lien avec votre découverte sur le rôle du dérèglement du SRA ?
Estelle Fougère a voulu traiter tous les sujets covid.
Mais vous allez ainsi au-delà de votre domaine de recherche et d’expertise. Avec bon nombre d’affirmations pas suffisamment étayées ou prouvées...
On met effectivement en avant tous les dysfonctionnements, mais la gestion de la crise a été tellement lamentable. Me concernant, l’important est que mes publications scientifiques soient justes.
Vous décrivez des mécanismes moléculaires complexes qui expliquent par le SRA les pathologies liées au Covid ou au vaccin, ce que personne n’est venu réfuter scientifiquement. Mais dans un échange récent sur Twitter, Alexander Samuel rétorque que vous sélectionnez ces mécanismes sans indiquer que d’autres voies moléculaires conduisent aux mêmes effets, donc que ce ne serait pas forcément les vôtres qui opèrent.
Quel autre mécanisme ? Il écrit cela mais ne soumet rien et on ne sait pas de quoi il parle.
Ce qui pourrait symboliser un dialogue de sourd et une espèce d’impasse scientifique, avec vous qui évoluez dans une sphère où l’on vous croit sur parole, tandis que dans le camp d’en face, on ne vous lit pas mais on veut vous faire taire.
Je remarque tout de même que certains opposants à la politique covid se font attaquer au niveau scientifique sur les réseaux, ce qui n’est pas mon cas. Sans doute que l’on ne trouve pas de quoi le faire.
Mais que faudrait-il pour que votre théorie sorte de la marginalité scientifique dans laquelle vous êtes désormais bien installée ? Ces expériences qui prouveraient que vous avez raison ?
Il en faudrait maintenant un paquet ! Car là, je commence à avoir annoncé beaucoup de choses…
Vous qui ne connaissiez pas le SRA en 2020, vous considérez en effet désormais son dérèglement comme responsable non seulement des maladies liées au covid mais quasiment de toutes les maladies…
Oui, les maladies non génétiques.
Vu que vous n’avez toujours pas pu prouver ce que vous dites sur le covid, avez-vous fait une vraie trouvaille majeure ou êtes-vous dans une fuite en avant ?
Je suis sûr d’avoir trouvé quelque chose de très important.
La science ne fait pas avec des certitudes mais avec des preuves...
C’est vrai, et peut-être qu’il faudra des dizaines d’années pour que cela soit mis en évidence et adopté formellement. Mais je suis conforté par des articles scientifiques qui montrent que l’utilisation de sartans, des bloqueurs d’AT1R, inhibent le développement de pathologies nerveuses comme Alzeihmer, du diabète et de bien d’autres maladies. Des choses que l’on n’aurait jamais imaginées.
Dans l'ensemble, je trouve très cohérent le propos de Sabatier, et souvent consistante et crédible sa façon de présenter et justifier. Durant l'interview, son discours se fissure néanmoins sur 2 points :
- la facilité avec laquelle il tolère les propos alternatifs délirants, au lieu de les pointer et de souligner qu'ils desservent sa cause justement ;
- son complotisme sur la volonté de dépeupler le monde.
Ce 2ème point est sûrement plus gênant pour sa crédibilité intellectuelle. Comment croire quelqu'un qui fait ce type de raisonnement sans prudence et sans en voir (et donc en admettre) la limite logique ?
Sur le fond de sa théorie, le dérèglement du SRA apparait au lecteur (profane mais attentif) que je suis comme une piste très intéressante par sa puissance explicative. Surtout qu'elle n'a pas été élaborée a posteriori, mais a montré un pouvoir prédictif.
Cependant, comme le souligne Brice Perrier, la situation scientifique n'est pas propice à mettre à l'épreuve cette théorie : "Vous qui évoluez dans une sphère où l’on vous croit sur parole, tandis que dans le camp d’en face, on ne vous lit pas mais on veut vous faire taire".
Si sa théorie est donc plutôt validée par les évènements, ses mécanismes et liens de causalité supposés ne sont pas l'objet d'un travail collectif de la communauté scientifique. C'est un fonctionnement en partie obscurantiste de la science contemporaine qui le dépasse. Sabatier n'y est pour rien si ses opposants ne viennent pas sérieusement argumenter sur sa théorie.
L'avant-dernière question de Perier a de quoi étonner : le SRA expliqueraient "toutes les maladies non génétiques." Cette dernière affirmation est à double tranchant pour son auteur.
- Elle lui est favorable du point de vue la cohérence : sa théorie n'est pas qu'une explication ad hoc. D'abord créée pour comprendre des effets du virus, elle a ensuite été appliquée au vaccin, et il apparait cohérent que ce mécanisme central de régulation soit sollicité dans d'autres pathologies.
- Mais la théorie apparait comme suspecte par la même occasion : Si le SRA est impliqué dans de multiples fonctions vitales du corps, il est facile de confondre implication et causalité. Ici, c'est bien le débat scientifique sur le fond sur les mécanismes pathologiques qui est nécessaire.
À ce titre, il serait intéressant de solliciter un spécialiste d'une maladie (en évitant Alzeihmer quand même, car le champ est déjà trop miné) dans laquelle Sabatier affirme le rôle prépondérant du SRA.
Contrairement au Covid et au vaccin, ces autres maladies, si elles sont plus connues et moins sensibles politiquement, seront peut-être plus propices à un débat constructif et instructif.
Enfin une remarque sur l'interview : c'est admirable de voir le dialogue instauré. Je me suis demandé si c'était un dialogue par voie textuelle tellement je trouvais bonnes les relances de journalistes justes et intéressantes (ou est-ce juste qu'on n'a plus l'habitude de ce professionnalisme ?^^) J'aurais juste un commentaire critique sur l'accessibilité : il y a parfois des mots spécialisés comme pathogenèse peut-être pas nécessaires ("le mécanisme des effets du COVID"), mais surtout la lecture m'a demandé d'aller piocher des infos sur le Système Rénine Angiotensine et son rôle ici. Un schéma m'aurait été utile.